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  • Romain Poulles

" Les institutions tenteront de préserver le problème auquel elles sont la solution » et ...

Dernière mise à jour : 4 juil. 2022

Comment transposer les trois principes de la thermodynamique pour créer un nouveau modèle économique et financier ?

 

"Le principe de Shirky déclare que les systèmes complexes, comme une entreprise une industrie, ou un système social peuvent devenir tellement dédiées au problème dont elles sont la solution, que souvent elles perpétuent le problème par inadvertance."

Je pense que cette observation est brillante. Elle me rappelle la clarté du principe de Peter, qui dit qu'une personne dans une organisation sera promue au niveau de son incompétence. À ce moment-là, ses réalisations passées l'empêcheront d'être licenciée, mais son incompétence à ce nouveau niveau l'empêchera d'être promue à nouveau, et elle stagnera donc dans son incompétence.

Le principe de Shirky déclare donc que les systèmes complexes peuvent devenir si dévoués au problème auquel elles sont ou ont la solution, qu'elles perpétuent souvent le problème par inadvertance.

Dans son ouvrage classique et brillant intitulé The Innovator's Dilemma, Clay Christensen démontre que les technologies perturbatrices naissent presque toujours en marge d'un secteur, où elles commencent par être des solutions insignifiantes, voire des jouets. Les bicyclettes électriques pour amateurs de Honda n'étaient pas une menace pour les quatre grands constructeurs automobiles, jusqu'à ce que les bicyclettes électriques deviennent des motocyclettes et que les motocyclettes deviennent de petites voitures efficaces. Les imprimantes matricielles bon marché n'étaient pas une menace pour les grandes entreprises d'impression offset jusqu'à ce que les imprimantes matricielles deviennent des imprimantes à jet d'encre et que les imprimantes à jet d'encre deviennent les imprimantes à la demande HP Indigo 5000. Dans chaque cas, les solutions étaient marginales, fonctionnaient à peine, au début, et étaient donc ignorées. De mon point du vue, Clay Shirky souligne que de nombreux problèmes sont également marginaux au début, et donc ignorés. Les industries établies aiment se concentrer sur les problèmes établis.

Depuis plus de 50 ans, nous (« la société ») connaissons les principaux défis auxquelles nous faisons face ; le changement climatique, la perte de la biodiversité, la finitude de nos ressources, la pollution massive de notre environnement pour n’en citer que quelques-uns. Tous ces défis ne sont in fine que des symptômes d’une maladie généralisée : un système économique (et social) exclusivement consommateur massif de ressources non renouvelables et producteur de déchets.

La solution que nous tentons d’implanter tant bien que mal : le développement durable ! Avec comme mots d’ordre : limiter les impacts négatifs de ce système destructif, réduire la consommation, réduire la pollution, réduire, réduire, réduire... Or améliorer le système existant ou le rendre moins mauvais ne permettra certainement pas de relever les défis susmentionnés.


La solution que nous tentons d’implanter tant bien que mal : le développement durable ! Avec comme mots d’ordre : limiter les impacts négatifs de ce système destructif, réduire la consommation, réduire la pollution, réduire, réduire, réduire... Améliorer le système existant ou le rendre moins mauvais ne permettra certainement pas de relever les défis susmentionnés.

Le système économique, capitaliste et social a du mal à imaginer sa propre fin pour réinventer un nouveau système. La destruction créatrice de Schumpeter ne s’appliquerait donc pas au système dans son ensemble ?

Produire de façon simultanée la disparition de secteurs d'activité économique conjointement à la création de nouvelles activités économiques - pour la société entière cela s’énonce donc : continuer à réduire les effets négatifs TOUT EN REINVENTANT un nouveau système.

Voilà ce qui paraît difficile voire impossible avec les 50 ans de recul depuis la publication du rapport Meadows.

La théorie de Schumpeter a été invalidée par la physique et la biologie depuis 1971, date de la publication par Nicholas Gerogescu-Roedgen (père par ailleurs du modèle de la « décroissance ») de The Entropy Law and the Economic Process. Cette publication pointe du doigt que dans un monde gouverné par l'entropie, la destruction n'est pas créatrice mais destructrice. En ce moment, nous pouvons voir à l’œuvre la destruction par les processus économiques des écosystèmes, des systèmes sociaux et des appareils psychiques.

Si l’entropie gouverne notre monde physique, notre « nouveau » monde économique et financier devrait s’inspirer des principes de la thermodynamique (conservation de l’énergie, augmentation de l’entropie, entropie nulle pour un cristal parfait) et se reconstruire sur les principes suivants :


  1. Principe de conservation des matières premières, les matières premières se transforment, s’utilisent. Les matières premières non renouvelables ne se consomment pas.

  2. Principe de création des impacts positifs, le nouveau modèle est réparateur, régénérateur, il crée systématiquement des impacts positifs, chaque activité humaine est conçue pour améliorer le système dans son ensemble, le système va irréversiblement vers un « mieux » (à l’opposé du « moins bien »).

  3. Principe d’égalité, dans un modèle social parfait les différences en termes de chance, de traitement, de droit entre être humain sont nulles, la discrimination de tout genre est nulle.

Contrairement aux principes de la thermodynamique immuables et propres au monde physique, les principes du nouveau modèle de société sont à transposer systémiquement pour éviter l’effondrement de notre civilisation. Ce ne sont pas des lois absolues mais un passage obligé, des principes qui doivent s’appliquer sans écarts à notre nouveau modèle social. De ce fait ils auront des statuts assimilés à des lois absolues.

Romain Poulles


Références :


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