Dans le cadre de notre opération «Luxembourg Recovery: 50 idées pour reconstruire», partagez une idée concrète, une expérience ou une mesure à mettre en œuvre pour faciliter le rebond de l’économie luxembourgeoise. Aujourd’hui, Romain Poulles invite à reconnaître la valeur ajoutée sociétale afin de valoriser les commerçants, entrepreneurs et agriculteurs locaux pour leurs valeurs ajoutées sociétales.
Le pitch: Si nous ne voulons pas que les «Amazon et consorts» sortent comme les grands vainqueurs de cette crise, alors nous devons enfin reconnaître la valeur ajoutée sociétale créée par nos commerçants, agriculteurs et entrepreneurs locaux. L’idée: Des mesures multiples devraient être imaginées pour soutenir l’activité locale, parmi lesquelles la PVAS, une prime sur valeur ajoutée sociétale créée, ou encore une TVSD, taxe sur valeur sociétale détruite de 20% pour le commerce en ligne, ou un boni carbone (plutôt qu’une taxe carbone) pour l’enrichissement en carbone des terres cultivées. Explications et exemples: Que seraient nos villes et villages sans commerçants? Une ville qui offre une variété bien étudiée d’offres commerciales nous donne un sentiment de sécurité. Cela crée une atmosphère plus détendue, invitant à flâner.
Même si l’achat en ligne sur un simple «clic» est facile, il ne remplace pas la spontanéité que nous apportent les commerçants du quartier. Outre garantir un approvisionnement en «choses de la vie», ils sont pour beaucoup un point de chute quotidien, un contact humain vital.
Leur rôle dans la vie sociale et associative ne doit pas être sous-estimé non plus; que ce soit pour le club de sport local ou les institutions caritatives – le commerce soutient avec des dons, du parrainage et du bénévolat. De nombreux détaillants sont aujourd’hui regroupés en groupes d’intérêt. Les dimanches ouverts ou les fêtes de rue sont organisés ensemble.
Cela renforce non seulement la cohésion des détaillants, mais crée également un sentiment de communauté pour les résidents et les résidents de la ville ou de la communauté. Que seraient nos campagnes sans agriculteurs et viticulteurs?
Les agri/viticulteurs peuvent être source d’atténuation du réchauffement en retirant du CO2 de l’atmosphère, et cela de deux manières. Tout d’abord via le stockage de carbone dans les végétaux. L’agroforesterie, c’est-à-dire la réintroduction d’arbres dans les paysages agricoles, est par exemple une solution très efficace. L’autre axe est la préservation des sols pour favoriser le stockage du carbone. Un sol plus riche en carbone est aussi plus riche en éléments nutritifs, ce qui est bon pour les plantes. La terre retiendra aussi mieux l’eau et permettra de nourrir la vie souterraine. Leurs actions ont aussi un impact majeur sur la biodiversité. Celle-ci concerne toutes les familles de l’espace agricole comme les plantes, insectes, reptiles, oiseaux… Sur le long terme, sans biodiversité, les sols se dégradent et la productivité baisse. Si celle-ci s’érode, cela peut avoir des conséquences dramatiques sur la capacité des écosystèmes à fournir des services essentiels à la vie comme la production de nourriture, le maintien de la fertilité des sols ou tout simplement la fourniture d’eau potable. Il est temps de rémunérer les agriculteurs ayant un impact positif sur la protection de l’environnement. La production locale et régionale est partie intégrante d’un système d’alimentation résilient. Le travail des agri/viticulteurs est encore celui d’un jardinier paysagiste.
Finalement, n’oublions pas que tous ces acteurs locaux créent des emplois, nourrissent des familles et paient des taxes ICI!
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