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La vie peut changer vite; explosivement, exponentiellement!

Nous ne sommes qu’au premier stade d’une pandémie qui a déjà changé fondamentalement le rythme de notre vie quotidienne comme jamais auparavant. Pour la plupart de nous, ce rythme a décéléré de manière spectaculaire, pour d’autres, le personnel soignant en premier lieu, il a pris une intensité maximale. Covid-19 lui se propage de manière exponentielle, une notion que nous avons tous du mal à saisir tellement nous sommes noyés dans un monde linéaire (à beaucoup d’égard). Mais le monde commence à ressentir le pouvoir explosif de l’exponentiel. Ce qui comporte aussi des opportunités et chances, mais j’y reviendrait une prochaine fois. Alors que nous pre- nons le temps de penser d’abord à la santé de nos familles, amis et communautés, nous apprenons (ou nous devrions apprendre) les premières leçons qui nous aideront à naviguer dans les épreuves difficiles et urgentes auxquelles nous sommes confrontés aujourd’hui ainsi que les défis impor- tants (ou crises consécutives) qui nous attendent une fois la pire de la pandémie passée. Voici donc les premières leçons ou opportunités qu’il me semble avoir identifiées pour nous guider à travers ces temps turbulents et incertitudes qui nous attendent.


1) La résilience n’est pas seulement un slogan; c’est une nécessité, et notre système économique et nos entreprises sont loin d’être résilientes La résilience de l’économie mondialisée est à questionner dans son ensemble. A l’exemple des médicaments venant en grande partie de Chine et d’Inde, cette économie dite mondialisée est en même hyper-centralisée. L’économie européenne, son industrie, son commerce dépendent de ressources, de matières premières dont seuls quelques pays sont encore détenteurs (cf par exem- ple la liste des 27 matières premières critiques pour l’industrie européenne. (https://ec.europa.eu/ transparency/regdoc/rep/1/2017/FR/COM-2017-490-F1-FRMAIN-PART-1.PDF)

Covid-19 nous apprend sans détour les bénéfices d’un système résilient, de la régionalisation de notre production (surtout en produits critiques), du commerce local, des circuits courts, ... La question d’un meilleur équilibre entre régionalisation et mondialisation est posée et les problèmes liés à cette hypercen- tralisation sont visibles par tout le monde et partout dans le monde, face à la crise du Covid-19. Dans un registre plus microéconomique chaque conseil d’administration devrait tirer des le- çons de ce défi mondial et investir plus de temps et de réflexion dans l’exploration des risques aux- quels son entreprise est confrontée. Il ne fait aucun doute, bien sûr, que le changement climatique pourrait porter un coup dur et au moins aussi profond que Covid-19 à de nombreuses entreprises, mais avec des effets bien plus durables. Nous avons également assisté à des changements politiques inattendus et brusques (souvent liés à la pression publique) au cours des dernières années, et les entreprises qui ont assumé un lar- ge soutien à une économie mondialisée ont vu leurs plans se retourner. La résilience encore (la ré- sistance?) face à des attitudes, comportements et des (ré)actions en évolution rapide de la part du personnel d’une entreprise (surtout les nouvelles générations qui rentrent progressivement dans nos entreprises) pose également des questions d’une importance fondamentale. Et pour terminer ce point (sans l’avoir fini!), l’essor récent de l’investissement «ESG» pose une question simple: vo- tre entreprise résiste-t-elle face à des changements massifs? Le nombre de «black Swans» se mul- tiplie ces dernières années et face à ces événements d’un impact massif dont la survenance est par définition par prévisible voir référence ; https://en.wikipedia.org/wiki/Black_swan_theory), nos entreprises sont-elles capables de réagir et d’en faire des opportunités plutôt que de périr? Nous vivons en temps réel combien cela peut être difficile quand la réponse est non. 2) Nous vivons dans un monde globalisé, que nous le voulons ou pas! Nous ne devons pas tourner le dos à notre monde globalisé interdépendant. Nous sommes tous connectés, interdépendants et (re)liés. Le papillon qui, avec un battement d’ailes provoque une tempête à l’autre bout de la terre est en 2020 un virus (notre papillon peut avoir bien des formes différentes). Et la tempête n’apparaît pas QUE à l’autre bout du monde. Mais à une époque où de puissants dirigeants politiques appellent à des murs et des barrières, et jouent avec des publics qui peuvent se laisser influencer dans cette direction, où le populisme connaît un regain important, cet épisode difficile nous apprend l’importance des solutions collaboratives, la solidarité entre peuples, l’entreaide entre voisins, la responsabilité collective dans beaucoup de problèmes de ce monde industrialisé mais aussi la responsabilité et le pouvoir collectif pour y apporter des soluti- ons. Bref, nous avons besoin les uns des autres et les crises nous le rappellent souvent. Celui-ci devrait certainement faire exactement cela. C’est de la folie de subir les conséquences négatives de notre connectivité sans maximiser les avantages. Le besoin d’un nouveau modèle économique se fait également sentir, un modèle disruptif par rapport au modèle linéaire actuel, un modèle plus circulaire, inclusif et régénératif. Un modèle qui devrait être discuté, coordonné et implémenté globalement avec des nouveaux indicateurs - le PIB est notamment à remplacer d’urgence - qui mesurent par exemple le bienêtre des êtres humains et de toute la faune et de la résilience des sys- tèmes. Le besoin d’une meilleur coordination mondiale, que ce soit de la politique de santé, politi- que financière, politique environnementale, une réelle collaboration et une prise de conscience de la responsabilité collective est fondamental et devrait nous sauter aux yeux MAINTENANT com- me le Covid-19 saute d’une personne à une personne. 3) Les actions en faveur du climat et les ODD ne peuvent pas être différés L’attention du monde se concentre à juste titre sur le besoin urgent de sauver des vies et d’éviter une crise économique immédiate et majeure. Mais nous sommes là aussi pour le long terme. Nous devons à la fois faire face à ce choc au cours de la première année de la décennie décisive et rester à 100% déterminés à bâtir le monde que nous nous sommes engagés à bâtir en 2030. Même si cha- que entreprise, grande ou petite, se concentre naturellement sur «ici et maintenant», c’est un mo- ment où les chefs d’entreprise et les entreprises devraient s’exprimer pour renforcer la nécessité de faire des progrès significatifs et tangibles vers les ODD. Et même si le virus laisse une récession dans son sillage, il est essentiel que les entreprises restent concentrées sur la réalisation des ODD. Le besoin de progrès sur le climat et d’autres défis environnementaux ne disparaît pas pendant une récession. La nécessité d’investir dans les communautés et les personnes dont la situation économique est dégradée ne fait que gagner en importance. Et la technologie doit être alignée sur les droits de l’homme et l’éthique, quelle que soit l’orientation des marchés boursiers mondiaux. Nous avons parlé du «nouveau climat des affaires» au cours de la dernière année alors que nous entamions cette «décennie décisive». Alors que nous traversons ce début difficile de la nouvelle décennie, il est essentiel que nous nous souvenions de l’importance cruciale de rester attaché à nos objectifs à long terme, tout en nous adaptant à une réalité modifiée qui a beaucoup à nous ap- prendre lorsque nous sortirons inévitablement de cette crise.


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